Le caporal-chef Rémi est auxiliaire sanitaire (AUXSAN) depuis 7 ans au sein de la 115e antenne médicale du 1er régiment de train parachutiste (1RTP).

Comment devient-on auxiliaire sanitaire ?

Personnellement j’étais pompier volontaire, j’avais une appétence pour le milieu militaire et médical alors je me suis engagé à l’armée de terre et j’ai signé un contrat au titre du service de santé des armées (SSA). Nous avons la chance d’être formés à l’armée sans avoir aucun prérequis. J’ai pu bénéficier de nombreuses formations : formation militaire, brevet de parachutisme, formation technique de spécialité et stage au combat de deuxième niveau. Ce dernier est très technique car le but est d’apprendre à maintenir une personne en vie. Il faut comprendre le corps et les gestes que l’on fait, des gestes infirmiers. Pour devenir AUXSAN, j’ai fait 6 semaines de formations spécifiques.

Quelles sont les missions de l’auxiliaire sanitaire en antenne médicale ?

En antenne, je suis le premier contact des militaires qui viennent faire des soins, leur visite médicale d’aptitude ou leurs vaccins. Je vérifie l’ensemble de leur dossier, 80% du travail est administratif. Dans mon régiment nous faisons aussi du soutien sanitaire sur les zones de sauts des parachutistes et sommes amenés à nous déplacer partout en France.

Quelle place prend le soin dans votre métier ?

Tous les militaires sont qualifiés « sauvetage au combat de 1er niveau », les AUXSAN bénéficient de formations supplémentaires pour passer le niveau 2 et les médecins et infirmiers sont de niveau 3. Pour faire comprendre au public notre métier, nous pourrions dire que nous sommes entre un aide-soignant et un ambulancier. Dans le milieu militaire, nous pratiquons des gestes de sauvetage que nous ne pouvons faire qu’en temps de guerre. Par exemple pour faire une perfusion à quelqu’un, il faut être infirmier diplômé d’état. Cependant, mon statut m’accorde le droit de faire ces gestes médicaux sur un théâtre d’opération et sous l’œil d’un infirmier en antenne médicale, au profit des militaires.

En opérations extérieures, quel est le rôle de l’auxiliaire sanitaire ?

En mission, on est dans un contexte très opérationnel et on peut soutenir toutes les unités engagées. En Guyane, j’ai pu accompagner les légionnaires, le GIGN ou encore des parachutistes et faire le soutien sanitaire des jeunes guyanais en formation militaire. Au Niger, je conduisais le VAB* Sanitaire qui accompagnait les convois et cela permettait au médecin et à l’infirmier d’être autonome sur le terrain, prêts à intervenir auprès de blessés.

Un souvenir qui a marqué votre expérience d’AUXSAN ?

En 2020, en Guyane nous faisions un stage d’acclimatation en forêt avec les gendarmes et sur le chemin du retour, nous avons eu un accident de la route. Nous avons tous été éjectés du camion. J’ai vérifié que je ne saignais pas, je me suis relevé et j’ai commencé à identifier les blessés les plus graves. Je me suis dirigé vers une militaire qui avait une fracture ouverte sur le bras et je l’ai perfusée au niveau du pied. J’ai ensuite fait les gestes de premiers secours aux autres blessés jusqu’à ce qu’ils soient pris en charge.

Quelles sont les possibilités d’évolution pour les auxiliaires sanitaires ?  

Les AUXSAN ont deux possibilités pour évoluer : passer le diplôme d’infirmier et ainsi devenir sous-officier ou alors se diriger vers un autre type de soutien comme les ressources humaines. Pour le moment je souhaite rester AUXSAN pour conserver l’aspect opérationnel de mon métier. J’ai renouvelé plusieurs contrats de deux et trois ans et j’aimerais aller au moins jusqu’à 10 ans de service.

*VAB : Véhicule de l’Avant Blindé

 

Le Caporal-Chef Rémi a également été déployé sur l’exercice ORION.

 

Le caporal-chef Rémi, auxiliaire sanitaire au service de santé des armées. ©LTN Lucie

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