« Dans notre activité, la cohésion et l’entraide sont essentielles. » Justine, masseur-kiné à l’HIA Laveran

Justine a 30 ans et est masseur-kinésithérapeute des hôpitaux des armées au Service de santé des armées. Elle s’est engagée il y a 8 ans et exerce aujourd’hui à l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Laveran à Marseille. Elle revient pour nous sur son parcours et nous donne les raisons de son engagement au SSA.

 

 Bonjour Justine, pourriez-vous nous décrire votre parcours et pourquoi vous être engagée au Service de santé des armées ?

Après un baccalauréat scientifique, j’ai réalisé deux premières années communes aux études de santé à Marseille, puis 3 ans d’école à l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK) de Marseille. En parallèle de mes deux dernières années d’études de kinésithérapie, j’ai signé un contrat d’apprentissage auprès du Ministère des armées en tant que civil de la Défense à l’HIA Laveran. Cela m’a permis d’être financée pour mes deux années d’école et de bénéficier d’un salaire en échange d’un nombre d’heures à réaliser au sein de la structure. Engagée en tant que Militaire Infirmier et Technicien des Hôpitaux des Armées (MITHA) en 2016, je suis sous-officier sous contrat depuis 8 ans et pour 4 ans encore.

J’ai choisi le SSA car j’avais envie de rendre l’aide qui m’avait été apportée, c’est-à-dire avoir été formée et financée dans mon métier par l’armée. De plus, j’ai souhaité pouvoir aider les militaires blessés en étant à leurs côtés.

 

Parlez-nous un peu de votre activité de masseur-kiné, quelles sont vos missions et quel type de patientèle prenez-vous en charge au quotidien ?

Mes missions en tant que kiné militaire sont multiples et variées. Nous avons en priorité les soins des patients hospitalisés en service de médecine physique et réadaptation, avec une majorité de militaires, mais aussi des patients civils externes au ministère. Puis nous prenons également en charge les patients dans les différents services de l’hôpital, actuellement en soins critiques me concernant.

Ensuite vient le soutien aux forces armées en opération extérieure, lors de missions variant de 1 à 2 mois en moyenne. Pour ma part, je suis partie une fois sur le Porte-avions Charles-de-Gaulle en 2022 et deux fois sur l’opération Chammal (2018 et 2019). J’accompagne également les militaires blessés dans leur parcours de reconstruction par le sport. J’ai participé deux fois aux Rencontres des Militaires Blessure et Sport (RMBS) et une fois aux Ad Refectio, qui est un stage Famille organisé par la Gendarmerie nationale. Enfin, nous avons les soins pour les athlètes des équipes militaires dans différentes disciplines sportives. J’ai notamment suivi la course d’orientation et le triathlon, dont les derniers championnats du monde militaire avaient lieu en France en 2023. Selon les crises sanitaires qui peuvent se déclarer, nous pouvons aussi être amenés à renforcer les Modules Mobiles de Réanimation (MMR), comme cela lorsque je suis partie en Martinique en 2021 de la crise de la Covid19. Au quotidien, nos soins sont tournés vers des patients militaires (l’HIA Laveran est hôpital référent pour la légion étrangère) et en majorité pour des pathologies d’orthopédie, de traumatologie et de rhumatologie.

C’est à la fois un travail avec une grande autonomie et une liberté dans nos techniques, et en même temps un travail d’équipe avec nos confrères : médecins, paramédicaux (ergothérapeutes, orthophonistes, activité physique et adaptée en sport) et prothésistes.

 

Quel type de matériel avez-vous à disposition pour exercer ?

Notre plateau technique est très bien équipé avec un isocinétisme, un alterG, un tecar, des appareils de presso-cryothérapie, un parcours extérieur et tout le matériel nécessaire pour faire de la rééducation et de la réathlétisation.

 

Suivez-vous des formations particulières pour développer vos compétences ?

Dans l’armée, j’ai suivi des formations civiles de kiné du sport et kiné en réanimation chez l’adulte ainsi qu’une formation militaire pour être monitrice en Optimisation des Ressources des Formes Armées (ORFA).

A l’avenir, je devrai réaliser un diplôme universitaire en réhabilitation cardio-respiratoire et j’aimerais me former pour être tutrice de stage et pour pouvoir encadrer nos étudiants.

 

Quelles sont les valeurs qui vous animent au quotidien ?

Dans notre activité, la cohésion et l’entraide sont essentielles, aussi bien dans les services pour répartir la charge de travail ou réaliser des levers complexes à deux soignants, que sur le plateau pour des patients chroniques où la prise en charge est longue, etc.

J’adore les moments d’échange avec mes collègues et nos patients : nous discutons de sujets d’actualité politique mais aussi de sujets plus ludiques comme des sorties cinéma ou la musique que l’on met sur le plateau. En tout cas, c’est toujours avec le sourire et dans la bonne humeur !

 

Au final, qu’est-ce que vous apporte le fait d’exercer au SSA ?

Travailler au SSA m’a permis de réaliser de multiples stages, de partir à l’étranger (Chine, Norvège, etc.) et rencontrer des personnes avec des parcours très variés. Cela m’a permis de gagner de la confiance, de la rigueur, de l’organisation et de savoir m’adapter à beaucoup de situations.

 

Avez-vous des passions en dehors de votre métier ?

Comme beaucoup d’autres dans l’armée, j’ai une passion pour le sport. Je suis curieuse de (presque) toutes les disciplines, mais la plus régulière reste la course à pied (semi et marathon) car pratique à exercer en tout temps, tout lieu et toute circonstance !

 

Leave a reply