« J’apprécie de servir le SSA parce qu’il nous offre une richesse d’expérience ». Alexandra, infirmière militaire

Alexandra est infirmière en soins généraux au Service de santé des armées. Après l’obtention d’un bac Scientifique, elle s’est d’abord engagée au sein de l’armée de Terre en tant que sous-officier puis elle a rejoint l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) pour s’engager en tant qu’infirmière militaire. Retour son parcours.

Quel est votre parcours professionnel au sein du Service de santé des armées (SSA) ?

Après l’obtention d’un bAC Scientifique, je me suis engagée dans l’armée de Terre en 2006. Après 8 mois de formation à l’Ecole de sous-officier à Saint-Maixent, j’ai rejoint l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) à Toulon pour suivre trois ans et demi d’études.

Sortie diplômée en 2010, j’appartiens au corps des MITHA (Militaires infirmiers techniciens des hôpitaux des armées), un an après. Ce qui me tenait à cœur car je voulais réaliser une carrière longue. C’est le cas puisque 18 ans après mon engagement, j’ai servi au profit de l’armée de Terre et de la Gendarmerie nationale ainsi que dans d’autres entités.

Aujourd’hui, je suis adjointe à l’infirmier major. Nous gérons de l’humain, le planning des personnels mais aussi des sorties sur le terrain ainsi que de la mise en condition opérationnelle des personnels.

Quelles sont les activités de soins réalisées au quotidien ?

Au quotidien, nous soutenons les chasseurs alpins de la 27ème brigade infanterie de montagne (27ème BIM) avec notamment beaucoup de traumatologie liée à leur activité physique. Nous prenons par exemple en charge des entorses (chevilles, genoux, épaules), des luxations lors des parcours d’obstacles mais aussi des pathologies liées à l’environnement montagneux, comme des gelures ou l’hypothermie. Nous effectuons presque chaque semaine des soutiens d’activité montagne, qui demandent à ce que chaque personnel Santé soit qualifié avec des brevets d’alpinisme militaire (BAM) et brevets skieurs militaire (BSM), lors des sorties sur des terrains d’entrainements où les militaires s’exercent au combat. Nous travaillons la plupart du temps en binômes médecin / infirmier avec un ou deux auxiliaires sanitaires.

Quels sont les matériels de soins utilisés ?

Pour nos prises en charge, nous utilisons des sacs d’urgence, du matériel de relevage et de manière générale tout ce qui est adapté à la montagne en termes de taille et de poids (ex : petit défibrillateur).

Avec les troupes en montagne, nous ne prenons que du matériel léger car nous portons notre sac pendant toute la durée du soutien. Nous avons de quoi prendre en charge de la grosse traumatologie avec des drogues pour faire de la sédation vigile, un mini-défibrillateur, une attelle CT6 (pour des fractures de fémur), un collier pour les cervicales, une couverture de survie 3 couches. Pour ce qui est de l’évacuation, les épreuves se déroulent souvent à proximité de stations de ski pour que nous puissions faire appel aux pisteurs qui ont des moyens d’évacuations adaptés. Pour les cas isolés, nous pouvons faire appel à l’hélicoptère du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM).

Dites-nous en un peu plus sur vos dernières opérations extérieures.

Notre cœur de métier passe essentiellement en opérations extérieures et justement j’apprécie de servir le SSA parce qu’il nous offre une richesse d’expérience. Je suis partie exercer mon métier dans de nombreux pays, à 8 reprises : en Guyane, Afghanistan, Nouvelle-Calédonie, Djibouti, en Côte d’Ivoire, en Jordanie, au Mali et aux États-Unis.

Ma plus belle opération restera l’Afghanistan pour la richesse professionnelle qu’elle m’a apportée. Nous avions pris en charge, en équipe, une arrivée massive de blessés, appelée MASCAL (Massive Casualties). Je me souviens de ce moment où j’ai pris en charge un enfant de 2 ans, polycriblé. Psychologiquement, c’était difficile.

Suivez-vous des formations spécialisées ?

J’ai suivi des formations médicales de « l’avant », par exemple la  « Mise en condition de survie des blessés de guerre », ainsi que d’autres formations sur le métier d’infirmier des forces, comme le paludisme, le commandement…

Qu’est-ce qui vous anime au quotidien?

Le travail en équipe résume bien notre cohésion, la confiance aveugle que peut nous accorder un médecin sur des zones isolées à l’étranger. Le sport est également un grand vecteur de cohésion chez nous. Nous pratiquons la course à pied, la natation, l’escalade ou des entrainements en montagne de type Randonnée. Ces séances nous permettent d’évacuer et de partager un moment dans l’effort entre collègues. Ce sont mes moments préférés dans une journée.

Avez-vous des passions en dehors de votre métier d’infirmière militaire ?

L’une de mes passions est l’équitation. J’ai d’ailleurs un cheval. Cette passion prend pas mal de temps dans ma vie. Mes nombreuses activités à la montagne en famille sont des moments précieux que nous partageons ensemble.

 

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