Médecin en chef de réserve Géraldine, médecin nucléaire

Madame le médecin en chef de réserve, vous êtes spécialiste en matière de gestion du risque NRBC et avez un parcours riche dans l’Institution qui vous a amené à vous faire remettre l’Ordre National du Mérite en 2020. Dans le civil, vous êtes médecin nucléaire et avez notamment été nommée en 2020 par le président de la république au poste de commissaire au Collège de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Félicitations pour ce très beau parcours. Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans la réserve opérationnelle du SSA ? Racontez-nous.

 

J’ai connu la réserve opérationnelle du service de santé des armées par mon entourage familial qui m’a transmis une haute idée du service dû à la nation et de l’importance du lien entre les citoyens et la défense nationale. Ayant atteint la limite d’âge pour intégrer alors l’école de santé des armées de Bron au moment de la reprise de mes études en médecine, j’ai attendu le début de mon internat aux Hospices civils de Lyon pour prendre contact avec le département de Biologie clinique de l’hôpital d‘instruction des armées Desgenettes (HIAD) afin d’y effectuer un stage d’interne et mieux connaitre la réserve opérationnelle que j’ai rejoint en 2004.

J’ai intégré le corps des médecins des armées en 2008. Au sein de l’HIAD, qui possède une chaine de décontamination chimique et un CTBRC (Centre de traitement des blessés radiocontaminés), j’ai débuté ma formation à la prise en charge des risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) en suivant en parallèle ma formation civile en biologie médicale. Je m’oriente ensuite vers une spécialisation en Médecine nucléaire qui me permet d’utiliser au mieux ma double compétence d’ingénieur et de médecin et suis plusieurs formations militaire et civile en radiobiologie, radioprotection, épidémiologie et sur les risques NRBC, et devient référent zonal pour la zone de défense civile sud-est pour le risque NR.

Au sein de l’HIAD, je travaille en tant que réserviste pour la gestion des chaines de décontamination. Je travaille également en renfort auprès du Service de Protection Radiologique des Armées (SPRA) et effectue un travail sur la gestion des déchets radiocontaminés générés lors de la prise en charge d’un patient au bloc opératoire de l’HIA Percy et du CTBRC du SPRA et passe le DU de risque Nucléaire et Radiologique auprès de l’école du Val de Grâce en 2011.

Etant alors enseignante universitaire à l’université de Lyon, je suis chargée de la mise en place d’un enseignement expérimental en santé basé sur le référentiel « intelligence économique et nouveaux risques du XXI° siècle » de la Commission Armée-Jeunesse. La validation de l’enseignement se fait par une restitution sous forme d’exercice de simulation grandeur nature réalisé par les étudiants. Cet exercice de restitution a été proposé dès l’année 2013-2014 – et accepté par la Direction Régionale du SSA de Lyon- comme un évènement réalisé pour la Journée Nationale du Réserviste (JNR) sur une thématique « risque chimique ». La journée 2015 « autour du risque Ebola » a obtenu le prix de la Commission Armée Jeunesse 2017 dans la catégorie « Armées dans la cité ».

De 2015 à 2018, je deviens médecin expert auprès du secrétariat du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN). Le CIVEN est une autorité administrative indépendante qui a la compétence pour attribuer des indemnisations pour les personnes atteintes de maladies résultantes d’une exposition aux rayonnements des essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien et en Polynésie française entre 1960 et 1998. Le rôle du médecin expert est de conduire le volet médical de l’instruction des demandes puis d’évaluer le risque que la maladie soit attribuable aux essais nucléaires. J’ai particulièrement travaillé à reconstituer le niveau d’exposition à partir des mesures de radioactivité ambiante en utilisant toute documentation utile et en intégrant ces nouvelles informations dans le mode de calcul de la dosimétrie.

En parallèle, je m’engage au sein de la SeRFReM de Lyon au poste de responsable de la formation médico-militaire, puis co-directrice de la SeRFReM à partir de 2017. En 2017, ma formation d’emploi devient le Centre de formation opérationnelle santé (CeFOS) de l’Ecole du Val de Grâce, basé à la Valbonne. J’y suis formateur et intervient principalement pour la formation UMDA (unité médicale de décontamination des armées), les formations réalisées à l’attention des élèves de l’école de santé militaire Lyon-Bron à l’occasion du BMFT, et dans les exercices EXOSAN ainsi que pour la FRAOS (Formation aguerrissement opérationnelle santé à l’attention des réservistes).

Je suis désormais Médecin en chef de réserve depuis 2020 et référente formation de la SerFReM de Lyon.

 

Brevet, Lettre de félicitation, Prix, Médailles reçus par la MC de réserve Géraldine

Brevet de qualification militaire élémentaire de réserve, « Bronze », 10/2016

Lettre de Félicitation Ordre du Corps, 10/04/2015

Lettre de Félicitation Ordre Général, 15/06/2016

Prix Armées-Jeunesse 2017 Catégorie « Armée dans la cité » pour les Journées nationales des réservistes (JNR) organisées à la faculté de Médecine Est à Lyon

Médaille de la défense nationale, échelon bronze, 10/03/2008

Médaille des services militaires volontaires, échelon argent, agrafe service de santé des armées, 27/05/2015

Médaille d’honneur du service de santé des armées, échelon bronze, 14/07/2016

Ordre national du mérite, chevalier, décret du 17/10/2020, rang du 24/12/2020

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