« Je travaille actuellement sur les produits sanguins utilisés dans la prise en charge des militaires blessés. » MC Frédérique, Chercheuse à l’IRBA

Médecin militaire et femme de science : une carrière engagée auprès des forces armées.

Rencontre avec Frédérique, médecin en chef au service de santé des armées.

 

Quelle fonction occupez-vous ?

Je suis assistante de recherche au sein de l’unité traumatologie de guerre de l’institut de recherche biomédicale des armées. A la suite de plusieurs années en tant que médecin praticien au sein des Forces, j’ai décidé de rejoindre la recherche. Je suis actuellement en assistanat auprès d’un chercheur afin de devenir moi-même chercheur.

 

Quelles études avez-vous suivies ?

Je suis un « pur produit SSA ». Après avoir obtenu mon baccalauréat dans le secteur civil, j’ai passé le concours de l’école de santé des armées. Je suis donc devenue élève-officier, ce qui m’a permis de suivre des modules complémentaires de médecine militaire en parallèle du cursus universitaire à la faculté de Lyon. A l’issue de cette formation, je suis devenue médecin généraliste de carrière et ce n’est qu’après quelques années de pratique que j’ai souhaité passer l’assistanat de recherche spécialité « physiologie ».

 

Pour quelles raisons avez-vous choisi le Service de santé des armées (SSA) ?

Je me suis tournée naturellement vers le SSA en début de carrière pour plusieurs raisons : j’avais envie d’aventure, de partir en mission au côté des opérationnels. En opération, le médecin militaire fait partie de l’unité. Avec son équipe, il a pour mission de soigner les soldats là où il n’y a personne d’autre pour les soigner.

 

Dans quelle unité êtes-vous affectée aujourd’hui et quelles sont ses missions ?

Je suis affectée au sein de l’unité traumatologie de guerre à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA). Il s’agit d’une unité 100% militaire constituée d’une équipe pluridisciplinaire avec deux médecins-chercheurs, d’un infirmier et d’un technicien de laboratoire et d’un vétérinaire-chercheur.

Mon unité mène des travaux sur deux thématiques de recherche : l’amélioration de la protection balistique et la prise en charge du choc hémorragique. En somme, l’objectif de mon unité est d’améliorer la survie des blessés de guerre… mais aussi dans un avenir proche, des chiens militaires blessés en opérations !

 

Pourriez-vous nous décrire l’objet de vos recherches actuelles ?

Je travaille actuellement sur les produits sanguins utilisés par le SSA dans la prise en charge des militaires blessés. L’objet de mes travaux de recherche est de les améliorer afin d’augmenter les chances de survie des blessés.

Avec mon unité nous étudions deux axes d’amélioration : contourner les contraintes logistiques (stockage du sang par exemple) et augmenter l’efficacité des produits sanguins.

Lors de ma première partie de carrière en qualité de médecin praticien, j’ai été confrontée aux contraintes propres au terrain opérationnel, cela me permet aujourd’hui de mieux comprendre les besoins des médecins et donc d’améliorer les produits en ce sens.

 

Dans quelle mesure permettent-elles de contribuer à soutenir l’action des forces armées, sur le terrain ou en dehors ?

Il existe de nombreux produits sanguins innovants actuellement utilisés par la médecine militaire auxquelles mes prédécesseurs ont travaillé notamment en lien étroit avec le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA).

 

Travaillez-vous en collaboration avec des services publics ?

Oui, mon équipe travaille en collaboration avec le CTSA notamment pour avoir accès à leurs savoir-faire et leurs matériels. Nous travaillons également avec l’institut du thorax de Nantes et l’agence nationale de la recherche dans le cadre de projets communs avec d’autres établissements de recherche.

 

Quelles sont les figures emblématiques féminines liées à la recherche qui vous inspirent ou vous ont inspirées ?

J’ai en tête Marie Curie et Irène Joliot-Curie. Toutes deux ont travaillé sur le premier dispositif de radiologie mobile, innovation qui a été mise en œuvre lors de la première guerre mondiale. Elles ont également reçu toutes deux des prix Nobels (physique et chimie).

 

 

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